Retour vers "Le patrimoine"

Les auberges d’antan

Contrairement à ce que l’on pense, on voyageait beaucoup autrefois. Il y avait les soldats qui regagnaient leurs affectations, les fonctionnaires, les étudiants, les nourrices qui emmenaient les nourrissons des villes vers les campagnes, les marchands et tous ceux qui accompagnaient les transports de marchandises qu’on acheminait uniquement par la route.

A pied, à cheval ou en voiture, on ne faisait pas de longues étapes en une journée. Il fallait de nombreuses auberges pour accueillir tous ces voyageurs. Houdan, ville étape de par sa situation géographique, possédait de nombreuses hôtelleries, et plus d’une vingtaine ont laissé des traces dans les archives, même si elles n’ont pas toutes existé en même temps.

Plus d’une vingtaine d’auberges ont laissé des traces dans les archives municipales :

Même si une seule d’entre elles est aujourd’hui accessible au public, d’autres façades peuvent encore être admirées aujourd’hui, grâce à la volonté municipale de veiller à la rénovation respectueuse de ces fleurons de l’histoire Houdanaise.



Elle fait partie des plus vieilles auberges de Houdan, car on retrouve son nom cité dans le plan des parcelles en 1692. Elle est située au 65 rue de Paris.

Auberge au Moyen-Âge puis mairie, logements des gendarmes et hôtel des impôts, les différentes affectations au cours des âges ont fait de cette bâtisse une figure du passé de Houdan.



Aujourd’hui restaurée dans le respect de son architecture, elle porte le nom de Cour des Arts depuis son inauguration en 2018. De nombreuses contraintes ont été imposées au promoteur pour conserver les façades extérieures et intérieures, restaurer le fronton incluant l’horloge et rénover les lieux sans perdre le cachet d’antan.



Il y avait beaucoup d’auberges à Houdan mais très peu sont encore accessibles au public. L’idée était de conserver les coursives en bois et la spécificité de ces bâtisses du XVIIe siècle et d’en ouvrir une partie au public. Et tous les matériaux qui étaient encore en bon état ont été réutilisés par le promoteur immobilier.

Les promeneurs peuvent emprunter le passage piétonnier de la cour, qui a été créé, pour se rendre de la rue de Paris à la rue des Fossés. Et à cette occasion, ils peuvent découvrir la maquette en pierre de la basilique Jésus adolescent de Nazareth, dont l’autre exemplaire se situe à Nazareth (Israël).



Cette auberge se trouve au 64-66 rue de Paris. En 1739, elle disposait de trois chambres basses, cinq chambres hautes, trois greniers, six écuries. En 1795, les actes de ventes décrivent également une grande salle où l’on servait les repas, à gauche de la porte cochère, ainsi qu’une cuisine avec cheminée et fourneaux, ainsi qu’un grand escalier à rampe de bois en haut duquel se trouve un balcon en fer. Il y est en outre fait mention d’un jardin planté d’arbres fruitiers, et d’une porte de sortie au fond pour puiser de l’eau à l’écluse du « moulin à tan de Houdan » qui était alimenté par l’Opton.

Enfin l’auberge disposait d’un lavoir couvert, d’une basse-cour, d’un poulailler et d’un petit colombier. Les dépendances allaient jusqu’à la rue Basse (actuellement rue Dumonthier) avec sortie sur cette rue.


L’hostellerie de l’Ecu de France, comprenait l’ensemble des bâtiments 37, 39 et 41 rue de Paris, anciennement rue Parisis. C’est vraisemblablement la plus ancienne et importante auberge de Houdan, son nom est mentionné dans les archives de la paroisse dès 1569. Elle a fait l’objet d’une belle rénovation lors d’un programme immobilier, et est maintenant composée de logements.

« Cette auberge avait au rez-de-chaussée, à droite du porche : une grande cuisine, une chambre à feu, et à côté deux cabinets qui devaient constituer le logement de l’hôtelier. Séparée par une allée et à gauche du porche, se trouvait la salle à manger dans laquelle était une alcôve. Au premier étage où l’on accède par un escalier situé dans la tourelle, huit chambres à feu et une froide, très beaux greniers et caves au-dessous, cour très vaste : derrière la cuisine il y avait laverie et fournil. »

L’auberge avait deux entrées, l’une rue Parisis, l’autre rue des jeux de Billes. Elle « tenait par derrière à la ruelle allant de la rue des jeux de Billes à la grande rue. »

Il y avait quatre écuries pouvant contenir 80 chevaux.


Elle est située au 94 rue de Paris.

A l’Hôtel du plat d’étain, il y avait donc cuisine, salle à manger, bureau et neuf chambres numérotées, dont une chambre de bonne et une chambre pour le valet d’écurie. Les chambres ont un ameublement analogue : lit avec paillasse, deux matelas et lit de plume, couverture toujours blanche. Il y a deux ou quatre chaises par chambre.

L’auberge exploitait également un service de voitures publiques (équipage) partant tous les deux jours de Houdan pour Versailles avec retour le même jour, ainsi qu’un autre service de voitures publiques dites « des dépêches » partant de Versailles pour Dreux tous les deux jours avec retour de Dreux à Versailles, le lendemain.

L’exploitation de ces services nécessitait un équipage nombreux : il y avait une vingtaine de chevaux. Il y avait également deux voitures à chacune quatre roues, une voiture à deux roues et deux banquettes, un cabriolet, une carriole, et tous les harnais et cuirs nécessaires aux attelages.