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L’Eglise Saint Jacques – Saint Christophe

Au XIème siècle, la première église bâtie à cet emplacement portait le nom de Saint-Jacques-le-Majeur. Elle fut reconstruite au début du XVIème siècle grâce aux dons des habitants, et reçut en 1510 le deuxième nom de Saint-Christophe. Ce sont les habitants de Houdan qui décidèrent de doter leur ville d’une église correspondant à l’importance de leur cité.

C’est une des caractéristiques de cet édifice que d’avoir été réalisé sans aucune contributions de seigneurs ou de membres du clergé. Ce qui explique qu’elle n’abrite aucun monument, ni tombeau, ni souvenir ou trace de personnage illustre.

Le projet lui-même démarra en 1517 et sa construction démarra entre 1525 et 1540, le temps de récolter suffisamment de fonds par les dons des houdanais. Il a fallu 250 ans pour mener ce chantier à son terme : elle n’est terminée et en bon état qu’au moment de la Révolution.

Classée Monument historique dès 1840, l’église possède différents éléments qui font la fierté de Houdan.


La nef est de style gothique flamboyante, tandis que le chevet et l'abside manifeste déjà les caractéristiques du style Renaissance.

Rodin, le célèbre sculpteur a fait de nombreux croquis de l’église de Houdan, dont il s’était épris des lignes. Il comparait le chevet de l‘église (l’arrière) vu avec recul de la rue d’Epernon, à « une traîne majestueuse ».  Ses croquis de l’Eglise de Houdan sont conservés au Musée Rodin, à Paris.


Une des chapelles côté nord de l’église de Houdan présente une fresque originale et unique, découverte en 1949 (auparavant recouverte d’un badigeon jaune) et qui commémore le pèlerinage que firent une trentaine de pèlerins Houdanais en 1582.

Il s’agissait d’invoquer la Vierge, afin que cesse le fléau de la peste qui sévissait dans la région. Une épidémie de peste s’était déclenchée en 1578 à Paris et existait encore 2 ans plus tard, s’était diffusée dans les campagnes, la médecine était impuissante, et les victimes nombreuses.

Ce pèlerinage partit de Houdan jusqu’à Montserrat en Espagne, au centre de la Catalogne, où depuis le Moyen-Age, une statue en bois de la Vierge Noire attire les pèlerins.

La Croix aux Pèlerins, élevée en hommage aux premiers pèlerins partis de Houdan pour Montserrat en 1582. De cet endroit, nous pourrez admirer une très jolie vue sur la ville.


Après la Révolution française et sous le  Comité de Salut Public (de juillet 1793 à juillet 1794) l’église est reconvertie pour y organiser le culte de la Raison des hébertistes athées (automne 1793-printemps 1794), puis le culte de l'Être suprême des montagnards déistes (printemps 1794-été 1794).

De nombreuses églises furent ainsi transformées, mais rares sont celles qui conservent encore cette inscription, vestige d’une période pourtant extrêmement courte dans notre histoire.

Afin de réparer les dégâts occasionnés par le temps, les pigeons et la pollution, le portail de l’église a fait l’objet d’une restauration respectueuse et minutieuse. Il aura fallu plus d’un an, à partir de 2011, pour que les différents corps de métier se succèdent, et opèrent dans le respect des techniques ancestrales, comme le montrent la vidéo effectuée tout au long de l’ouvrage.

Les jours de chantier, un escalier spécialement réalisé dans ce but, permettait à ceux qui le souhaitaient, de monter voir l’avancement des travaux et les techniques utilisées.



Cet instrument, mondialement reconnu, est unique et est considéré comme un témoin authentique de l'orgue classique français. C'est le souci de conserver l'authenticité totale de l'instrument qui est à l'origine de son succès actuel, car Houdan est un des rares endroits où l'on peut exécuter et entendre la musique d'orgue des XVIIe et XVIIIe siècles comme pouvaient le faire les gens de l'époque. Cela est possible grâce à la mécanique ancienne qui est jugée hors pair et permet des prouesses d'exécution que les instruments modernes ne permettent plus de réaliser.

Cet instrument est l'un des plus anciens instruments de France, puisqu'il date de 1734 et qu'au surplus il a été construit en réutilisant du matériel provenant de l'orgue Desenclos-Carouge, datant de 1667, de la chapelle de la Charité de Paris.

Son histoire
À la demande de François Caillou, curé de la paroisse de Houdan, Louis-Alexandre Clicquot (1684-1760) construisit, en 1734, un orgue très proche de celui qu’il avait réalisé deux ans auparavant à Chevreuse. Son buffet en bois sculpté fut exécuté par le maître-menuisier Robert Lisant. Les archives de la paroisse possèdent encore l'acte original par lequel Louis-Alexandre Clicquot s'est engagé à lui fournir un orgue comprenant 21 jeux.

L'orgue fut assez bien entretenu jusqu'à la guerre de 1870. Le premier relevage eut lieu en 1772. L'orgue fut ensuite entretenu par divers facteurs. Il ne s'agit toujours que de dépoussiérage et aucune transformation ne fut apportée à l'instrument.

En 1873, un second orgue, construit par John Abbey, fut installé dans le chœur de l'église. Il comprend deux claviers et 12 jeux. L'utilisation de ce nouvel instrument, au goût du XIXe siècle, entraîna une désaffection vis-à-vis du grand orgue qui fut graduellement délaissé.

En 1927, le grand orgue est classé comme « Monument historique » par la Commission des Monuments historiques.

Au début du XXe siècle, le grand orgue de Louis-Alexandre Clicquot était devenu quasi inutilisable. Il faillit être dénaturé en 1931, car le curé d'alors, désirant le moderniser, avait contacté un facteur d'orgues de Dijon, Jules Bossier. Alors qu'il était à démonter l'instrument, le curé mourut et le vicaire, l'abbé Duval, prit sur lui d'interdire au facteur de continuer le travail commencé. Les tuyaux restèrent entassés en vrac sur la tribune. L'abbé Condé, le nouveau curé, arrêta les frais.

Les années passèrent et les grandes orgues de Louis-Alexandre Clicquot demeurèrent ainsi démontées et sans voix. Lors d'une cérémonie officielle, en 1968, le fait de voir cet orgue délaissé frappa certains membres présents. Une réunion se tint dont la conclusion fut d'entreprendre la restauration de l'orgue, témoin de l'histoire locale. Une association pour la restauration des orgues fut créée dans ce but.

Après bien des soucis et des inquiétudes, le 3 juin 1972, en présence de Madame Georges Pompidou, épouse du Président de la République, les Houdanais eurent la joie et la fierté d'entendre résonner de nouveau ce joyau de la facture d'orgue du XVIIIe siècle sous les doigts de la célèbre organiste Marie-Claire Alain.

Une fois de plus, ce furent les Houdanais, et eux seuls, qui sauvèrent cet instrument historique, car ils ne purent obtenir que l'administration des Beaux-Arts participe aux frais de la restauration.